Oscilloscopes- Eté 1999

Domaine Le Bouïs- Gruissan

 

 

                   

 

 

 

                         En 1999, j’ai été invitée à concevoir une installation d’extérieur dans la pinède du Château le Bouïs à Gruissan. Il s’agissait pour moi d’aborder ce site particulier par une intervention plastique et poétique dans l’optique d’en capter les différents aspects.

Tout de suite s’est imposé à moi, le déséquilibre du lieu, accentué par l’alternance ombre/lumière : Les arbres sont inclinés en seul mouvement, le sol raviné suit une pente irrégulière.

Ma proposition a consisté à visualiser un chemin possible à travers les arbres, par la présence de 10 cônes de cuivre poli. Pendules ou fil à plomb, leur lecture est à double sens (immobilité/rationnalité ou bien oscillation/intuition).

De par sa forme et sa surface, le cuivre poli induit un jeu complexe avec la nature environnante. Il concentre le ciel, les arbres, le sol en une anamorphose inversée. Il sait également disparaître, se fondre, devenir l’environnement en empruntant son reflet, ou encore projeter son halo lumineux sur le sol, renvoyer la lumière solaire dans le paysage.

Aligner 10 éléments selon une courbe étirée, en un lieu où l’ordre universel est contredit par la mouvance de l’air, de la lumière, de l’eau, au-dessus d’un sol qui lui-même se dérobe, aligner donc, propose un référent autour duquel se révèle la trompeuse confusion, et par-là même mesure la capacité échappatoire de l’organique et du minéral.

Les modules de cette installation, au-delà de leur vocation première de jalons, sont bien évidemment devenus les jouets des éléments. Ainsi, ils ont acquis une dimension supplémentaire, celle de petits observatoires de la nature, où la lumière, le vent, l’eau, les arbres et le sol, viennent et se donnent à voir sous un angle sans cesse changeant.

 

 

Installation de 10 cônes en cuivre poli (diamètre 30 cm) et câble inox.

 

 

      

 

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